lundi 7 juillet 2008

Concentré parisien

Ca fait donc cinq jours que je suis rentrée en France, cinq que j'essaie sans grand succès de mettre de l'ordre dans ma chambre et de virer un maximum de trucs pour me débarrasser de ce désagréable sentiment de claustrophobie, et trois jours que je remets le nez dehors (même si le temps est loin d'être au beau fixe).

En trois jours, j'ai retrouvé le Paris merveilleux ou exaspérant (dépend des moments, de l'humeur, de la lumière etc) que je commence à connaître pas mal, mine de rien.

Petit florilège:
Le soir de mon retour, je me suis précipitée au Lèche-vin pour retrouver Emilie et boire quelques pintes, histoire de renouer avec les bonnes vieilles habitudes. Le Lèche-vin est un bar "crado" du côté de Bastille, peuplé de beaux gosses bobos; les murs sont ornés d'icônes religieuses plus kitschs les unes que les autres, et la grande surprise (assez désagréable, mais drôle), c'est quand on va faire un tour aux chiottes (turques, eh ouais, en France ça a le défaut de toujours exister). La décence m'interdit d'en dire plus, je vous laisse y aller par vous-mêmes si vous souhaitez en savoir d'avantage. Donc, discussions-mises à jour de nos vies respectives autour d'une petite table et coincées entre deux couples. A notre droite, deux lesbiennes punk-post-modernes, dont l'une disait àl'autre dans un murmure las: "Nan mais attends, ce qui nous entoure n'existe pas, c'est faux tout ça, c'est une illusion, tu le sais ça?" Si j'étais geek, je dirais MDR. Y a quand même rien de plus drôle que la connerie qui se prend au sérieux. Et à la table sur notre gauche, un couple... en élaboration: un Parisien et une Américaine engagés dans une conversation à bâtons rompus, chacun pensant probablement à tout autre chose que ce qu'ils sont en train de raconter. On a assisté aux différentes étapes du processus de drague: d'abord la main du mec se posant discrètement sur celle de la nana, puis 20 minutes plus tard, le type se lève brusquement et maladroitement pour se pencher au-dessus de la table et embrasser sa dulcinée - eh ouais c'esttoujours gênant ces tables qui bloquent le déroulement attendu du premier baiser; et enfin 10 minutes plus tard, le type se décide à s'installer à côté d'elle, c'est plus pratique pour se prendre dans les bras. Ensuite, baisers intimidés et silences embarassés... Et pendant tout ce temps, Emilie et moi essayions de retenir nos pouffements de rire et de continuer notre discussion en faisant abstraction de ce qui se passait à côté, mais c'était pas facile facile. Oui je sais on est méchante mais bon, s'ils veulent éviter ça, faut pas aller au Lèche-vin. D'ailleurs maintenant que j'y pense je suis allée au Lèche-vin avec un type avec qui je suis sortie de façon très éphémère il y a deux ans, et qui était au moins aussi timide que moi, et je vous assure que je faisais moins la maligne!

Ce soir-là, on a aussi appris la libération d'Ingrid Bétancourt, et là je vous jure, je sature. Depuis mercredi soir, c'est "I.B. est sortie de la forêt", "I.B. a retrouvé sa famille dans la joie", "I.B. a déjeûné à l'Elysée", "I.B. est heureuse après son bilan de santé au Val de Grâce", "I.B. va remercier la vierge à Lourdes"... J'en peux plus!!! On en a rien à foutre, foutez-nous la paix!!! P** de médias...

Le lendemain, ô surprise, qui c'est que je croise dans les escalators de la Gare de Lyon: une fille que j'ai rencontrée une ou deux fois dans des pubs... à Glasgow! Ah j'vous jure ma bonne dame, elle nous en fait des belles la vie hein! Elle descendait je montais donc on s'est pas parlées, mais on était franchement aussi abasourdies l'une que l'autre.

Samedi après-midi, prise d'une grosse flemme, je me suis mise au lit pour faire une petite sieste quand se met à gronder autour de moi un déchaînement frénétique de tam-tams enragés (wow ça c'est de la phrase) encore lointain mais puissant. Putain mais c'est pas possible de faire la sieste tranquille dans cte ville!! Je me mets à la fenêtre et voilà ce que je vois:



C'est ça que j'aime à Paris, on voit toujours des trucs on sait pas d'où ça sort, mais c'est marrant. Il faudra d'ailleurs un jour que je fasse un article uniquement consacré à ce que j'ai vu passer sous mes fenêtres depuis que j'habite dans cet immeuble.


Samedi soir, je suis allée applaudir les Spiders on the Lens, jeune groupe très prometteur qui a été sélectionné pour jouer au Trabendo prochainement!!! (sur la photo il manque Julien, le guitariste, mais je pouvais pas faire mieux parce qu'il y avait devant moi deux gros tarés, un couple hungaro-breton qui arrêtaient pas de danser et m'empêchaient de voir la scène dans son entier...) Ils n'ont malheureusement pas encore de site Myspace, mais ça va pas tarder, et s'ils le font pas je vais le faire pour eux malgré mais mes connaissances limitées en informatique (Yann F., ce message est pour toi). Et je serais bien en peine de vous décrire le style du groupe... Je citerai un post trouvé sur le web par l'un des organisateurs du tremplin jeune Fallenfest:
"Une vraie surprise!! Ce n'était que le 1er tour pour eux à Capitol, mais moi je dis: groupe à suivre! Humbles, pas forcément sûrs d'eux comme ça en discutant mais excellent son sur scène, tout en retenue et nuances... Un mélange d'influences où l'on a l'impression de discerner: Bowie, Kafka, Michel Gondry pour le piano à queue en carton fait main par le chanteur lui-même (cf La Science des Rêves), ou encore Elton John, Beatles et autres Pink Floyd sur les bords.. Une tonne d'humilité et trois tonnes de sensibilité.. Belle émotion, belle promesse... En espérant que tout ça ne soit qu'un début.."

Et perso, je rajouterai à cette liste Rufus Wainwright bien entendu.

Et dimanche, j'ai retouvé un ami qui m'a emmenée vers Ménilmontant et à la Maroquinerie, salle de concert trendy qui abrite également, ce que j'ignorais, un charmant patio orné de plantes vertes. J'y ai d'ailleurs croisé deux anciens camarades de prépa, et Vincent Delerm, vous savez, ce chanteur qui sait pas chanter et qui a ému le temps d'un album toutes les jeunes parisiennes vivant entre la rue St-Séverin et la place St-Sulpice (désolée, ça devient technique, mais ça donne une idée du personnage), c'était en 2002... Vous savez, "Fanny Ardant et moi", tout ça.. Bon j'avoue, j'ai l'album, et j'ai eu ma période V. Delerm. Par contre j'ai pas acheté les suivants, j'ai rapidement fait une overdose. Enfin bref, le joli Vincent était là, enfin je crois que c'était lui en tout cas.

Voilà, petit compte-rendu de ces derniers jours... Je pars cet après-midi pour les Sables d'Olonne, en espérant pouvoir y trouver un peu de soleil. Prochaines nouvelles dans une semaine!

jeudi 3 juillet 2008

This is the end...

Alors voilà ça y est, je suis rentrée. Pour de bon. J'ai pas trop envie de m'étendre là-dessus, c'est jamais facile de quitter un lieu qu'on a tellement aimé. Mais enfin rassurez-vous tout va bien, il fait beau et chaud à Paris, je me goinfre de baguette, de chèvre avec de la confiture de figues, de melon, de cerises etc. Le voyage, un peu morose au départ, a été joyeusement allégé dans tous les sens du terme, puisqu'à l'enregistrement de nos valises à ma soeur et à moi, l'hôtesse a tout simplement ignoré le fait que nous avions... 15 kg d'excédent! Je m'attendais à payer entre 60 et 80 pounds, pas de gaieté de coeur évidemment, et non... elle a juste collé une étiquette "heavy" sur les valises qui étaient pourtant à peu près insoulevables. Est-ce que c'est parce que Marc, qui faisait le voyage avec nous, avait papoté avec elle juste avant et l'avait distraite au point qu'elle oublie de regarder le poids des bagages? Ou juste qu'elle avait déjà envoyé quatre personnes avant nous au guichet pour payer une amende? Enfin toujours que c'était une p*** de bonne nouvelle.

Et j'aborde maintenant la question qui vous brûle les lèvres, je le sens bien: vais-je continuer ce blog? ... A vrai dire, je ne sais pas. Je vais réfléchir. Et en attendant, j'ai encore des choses à raconter sur mes dernières semaines en Ecosse, et j'espère bien trouver un moment d'ici les prochains mois pour vous en faire part...

Et enfin, merci, merci, merci à tous ceux et toutes celles qui m'ont accueillie, accompagnée pendant l'année et/ou entourée avant mon départ. Et puis pardon à ceux que je n'ai pas eu le temps de revoir. Vous allez me manquer... Mais je serai bientôt de retour, promis!

samedi 28 juin 2008

Ze West End Festival Parade

Ca fait un certain temps maintenant, mais le 15 juin a débuté le fameux festival du West End, lancé par une grande parade dont voici quelques images.


























(1) Byres Road, l'artère centrale du West End, inondée de monde; (2, 3, 4) quelques créatures de la parade; (5) une rue du West End vers 20h... (et il fait encore plein jour!)

Malheureusement, depuis cette mémorable après-midi, passée au parc à boire des bières, à jouer au tarot et à papoter au son des tam-tams environnants, les cieux écossais ne nous sont plus très cléments... En fait, j'ai rarement vu un temps aussi déprimant, surtout en juin! Alors je regarde avec délectation mes photos du mois de mai...

jeudi 19 juin 2008

Budapesten vagyok!

Plein de choses a vous raconter et a vous montrer, notamment la parade du West End dimanche dernier, mais je suis pour l'instant de retour a Budapest pour quelques jours, a l'occasion du mariage d'Anna. Il faudra donc attendre lundi ou mardi pour des nouvelles plus detaillees.

L'arrivee a Budapest fut memorable: apres m'etre effondree en sanglots des que l'avion a touche terre (je suis legerement emotive en ce moment - j'ose meme pas imaginer ce que ca va etre le jour du mariage, je vais fondre en larmes au moment des discours, vous voyez le genre... quelle horreur), j'ai retrouve Anna, et l'aeroport, litteralement inonde apres un gros orage, on avait de l'eau jusqu'a la cheville. C'etait bien la peine de quitter l'Ecosse, jvous jure...!

Je suis contente, la ville n'a pas trop change. J'avais peur de rien reconnaitre, ca faisait deux ou trois ans que je n'etais pas venue, mais tout va bien, les immeubles sont toujours un peu delabres, les routes toujours aussi pourries, les magasins toujours aussi pleins de salami et et kifli et de zsemle (prononcez gemles), ie des petits pains pas tres bons mais que j'adore, ca me rappelle des souvenirs.

Sur ce, je vais aller trainer mes savates dans les rues de Budapest, humer le passe et manger une langos (gros beignet bien gras, hmm!) parce que mine de rien, ca me manque.

dimanche 8 juin 2008

Un peu de poésie dans ce monde consumériste

J'ai acheté un T-shirt que j'ai voulu mettre à laver.


Histoire de pas faire de bêtises, je checke les consignes sur l'étiquette.

En anglais, ça donne:

WASH BEFORE
WEARING
COLD WATER
TUMBLE DRY
MEDIUM
Jusqu'ici, tout va bien. En français, on se retrouve avec:

SE LAVER
AVANT DE
PORTER DE LA
CHUTE FROIDE
D'EAU SECHE
LE MILIEU

On dirait pas un peu du Apollinaire?

samedi 7 juin 2008

Dirty old town

On sait tous plus ou moins que Glasgow n'est pas exactement une ville propre. Mais alors le week-end, c'est carrément une catastrophe! Entre les pelouses de Kelvingrove Park jonchées de sacs plastiques et de cannettes de bière en fin d'après-midi et les rames de métro parsemées d'ordures, c'est pas jojo. Je ne parle pas de l'état de la ville la nuit, et pire encore en centre-ville...

Bon, passons sur l'indignation que nombre de gens, moi y compris, ressentent face à cet état de fait; la question, c'est comment ça se fait? On sait déjà que les British sont pas les champions du respect de l'environnement. En Irlande c'est pas terrible non plus d'ailleurs. Selon les gens avec qui j'ai pu discuter de ça, il y aurait un problème d'éducation des mentalités. Cela dit, je pense qu'il y a un autre facteur non négligeable: l'alcool. Démonstration: quand vous avez un ptit coup dans le nez et que vous faites tomber un bout de plastique, vous allez pas forcément avoir le courage de courir après, vous vous dites juste Oh fuck it. Eh ben moi je pense que là c'est la même chose à plus grande échelle: vous avez bu toute l'après-midi devantle match de foot ou dans le parc, vous êtes complètement fait(e) et alors là, l'idée de mettre une bouteille dans une poubelle, ça vous passe à trois milles. Sans compter qu'ici, les gens se disent qu'il y a des gens qui sont payés pour ramasser alors hein pourquoi s'emmerder.


Y a des fois où ça prend des proportions inimaginables, cf ce qui s'est passé à Manchester il y a quelques semaines. D'innombrables fans des Rangers (un des deux principaux clubs glaswégiens de football, l'autre étant le Celtic - les Rangers sont protestants unionistes et connus pour ne pas être particulièrement sympas; les Celtic sont catholiques et traditionnellement associés à l'Irlande) sont descendus à Manchester pour assister la finale de la coupe de l'UEFA, entre les Rangers et le Zenit de St-Pétersbourg (soit dit en passant, ça c'est encore un truc que je comprendrai jamais: qu'on se déplace pour assister à un match de foot quand on a des billets pour aller au stade, why not, mais alors quand c'est juste pour aller au pub dans la ville où se déroule le match, juste pour être plus près de là où ça se passe, ça me dépasse). Et voilà-t-il pas que le plus grand écran de la ville, installé dans un parc, tombe en panne. O rage, o désespoir, les fans imbibés d'alcool jusqu'à la moëlle se mettent en colère et se livrent à une mise à sac de la ville bien dans les règles, avec affrontements avec la police, les supporters du camp opposé, des blessés, au moins un mort... Enfin bref. Et voilà à quoi ressemblait la ville le lendemain. In-cro-yable. C'est à se flinguer.

La gauf(f)re sans la gauf(f)re - quant au f...

Je papotais ce matin au téléphone avec ma copine Marianne, bla bla bla, du coq à l'âne, jusqu'au moment où je lui raconte l'histoire de la gauffre. Au début, ça donnait, "ah ça devait être dégueulasse", et puis là elle me dit, "en même temps, gauffre c'est pas waffle?". Ah merde ouais c'est pas con.. Bon bref ça pour dire que mon précédent article était complètement à côté de la plaque, puisque j'avais bien demandé une gauffrette et pas une gauffre... Cela dit, je l'ai pas supprimé, parce que je tenais à donner un aperçu de cette merveille culinaire à ceux qui ne connaîtraient pas. Franchement, y a pas une photo qui vous fait plus envie que l'autre là?

D'autre part, je commence à me demander si gauffre ne prend pas qu'un seul f. Décidément, je m'en étais pas rendue compte avant, mais les gauf(f)res et moi, c'est pas une histoire simple.